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Les droits voisins, ce n’est pas une option

  • Photo du rédacteur: Flo Rilège Voix Off
    Flo Rilège Voix Off
  • 1 nov.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 6 jours

Quand on parle de voix-off femme, on pense souvent à l’émotion, au timbre, à la justesse.

Mais derrière une belle interprétation, il y a aussi une réalité juridique et économique : celle des droits voisins.

Un sujet peu visible, mais essentiel pour toutes les voix-off professionnelles, qu’elles travaillent en home studio, en agence ou en freelance


Il y a quelque temps, on m’a proposé d’enregistrer une voix-off féminine pour un message d’introduction d’environ 150 mots destiné à une cérémonie associative organisée dans un grand parc d’attractions.

Cette cérémonie faisait partie d’une journée payante pour les fans de parcs, avec un programme complet : visites, animations, et remise de prix en fin de journée.

Rien de diffusé sur les réseaux, juste une bande sonore diffusée sur place, une fois par an.

En apparence, simple comme bonjour.


Le client était une association du secteur du divertissement, à but non lucratif… sur le papier.

Mais quand on gratte un peu, on découvre des abonnements, des partenaires, des dons et des événements payants — bref, une vraie structure avec des moyens.



Le moment du devis



Je lui propose un tarif clair : 150 € pour l’enregistrement, plus les droits voisins pour l’usage illimité dans ce cadre interne.

Et là, la fameuse phrase tombe :


“Ah… mais c’est un peu cher. Les autres voix-off ne facturent pas les droits voisins.”

Pas d’accord, donc pas de projet.

Mais plutôt que de refermer la porte, j’ai préféré laisser une petite note d’explication.



Les droits voisins, ce n’est pas du luxe



Non, ce n’est pas une option.

Les droits voisins, c’est ce qui encadre l’exploitation d’une prestation artistique.

En clair, ça définit jusqu’où et combien de temps le client peut utiliser ta voix.


Et ce n’est pas réservé aux grandes marques ou aux pubs télé.

Même un usage interne, limité à un événement privé, doit respecter ce principe.

Ce n’est pas une question d’être “chère”, c’est une question de cadre.



Pourquoi certains ne les appliquent pas



Souvent, c’est par méconnaissance.

On veut faire simple, on veut plaire au client, on “inclut tout” — et on finit par effacer la moitié de la valeur du métier.

Le problème, c’est que le client, lui, ne comprend plus pourquoi les tarifs changent d’un comédien à l’autre.

Il pense qu’on invente des règles. Alors qu’en réalité, on défend juste les bonnes.


Pour bien comprendre, ces droits ne concernent pas uniquement la voix-off : ils s’appliquent à tout artiste-interprète, qu’il soit comédien, musicien ou chanteur.



Une discussion honnête



Après mon message d’explication, le client m’a remerciée pour l’éclairage, tout en me disant qu’il préférait finalement opter pour un tarif inférieur.

Je peux le comprendre.

Mais cela illustre bien une réalité : quand certains prestataires contournent les règles, cela crée une forme de concurrence déloyale.


Pour autant, je reste en paix avec ma position.

Je me respecte, et je respecte le métier.

Une voix-off femme indépendante investit dans du matériel professionnel, dans des formations continues, dans un home studio acoustiquement traité.

Et les tarifs que nous proposons sont en brut, car nous payons derrière des charges sociales, des cotisations et des impôts.

Tout cela fait partie du prix juste, même si certains l’oublient parfois.



En conclusion



Derrière chaque tarif de voix-off professionnelle il y a du temps, du matériel, une compétence… et des droits.

Les droits voisins ne sont pas un supplément ou une coquetterie.

C’est ce qui transforme une prestation vocale en travail professionnel.


Alors non, ce n’est pas une option. C’est juste la base.






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Florilège Voix-Off – Comédienne voix-off professionnelle. Voix féminine pour publicité, documentaire, e-learning et vidéos institutionnelles.

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